Vérone n’est pas seulement « cette ville avec le balcon de Juliette ». Non. C’est un véritable terrain de jeu italien où les Romains ont construit des arènes assez grandes pour accueillir des concerts dignes de Beyoncé, où les seigneurs médiévaux exhibaient leurs châteaux et où les vignerons ont perfectionné l’art du luxe liquide. C’est chic, un peu impertinent et juste ce qu’il faut d’extravagant. C’est le genre d’endroit qui vous fait vous demander pourquoi on ose encore l’appeler une simple excursion d’une journée.
Ce qui distingue Vérone, c’est sa capacité à jongler avec plusieurs personnalités. Un instant, vous êtes debout dans une arène vieille de 2 000 ans qui pourrait encore accueillir un concert de rock ; l’instant d’après, vous flânez sur des piazzas bordées de palais pastel qui semblent avoir été trempés dans des parfums de gelato. La ville ne vous offre pas seulement de l’histoire ; elle vous transmet une attitude. Et il y a juste assez de piquant pour que chaque promenade mérite sa propre bande sonore.
Et n’oublions pas les panoramas. Que ce soit en grimpant jusqu’au Castel San Pietro pour une vue digne d’un fond d’écran ou en longeant les rives de l’Adige alors que les lumières s’allument sur les ponts, Vérone sait créer une mise en scène. Ajoutez-y des vins qui mériteraient leur propre club de fans et des escapades vers le lac de Garde ou la Valpolicella, et vous ne vous contentez plus de visiter. Vous devenez pratiquement un Véronais d’honneur.
Et comme une ville aussi envoûtante mérite plus qu’un simple coup d’œil, nous avons préparé un itinéraire haut de gamme de 3 jours qui vous offre le meilleur de Vérone. Oui, des merveilles antiques aux échappées dans les vignobles.
Nous commençons en grande pompe sur la Piazza Bra, la plus vaste et la plus théâtrale des places de Vérone. Imaginez-la comme le tapis d’accueil de la ville, mais en version grand luxe. Cette place est bordée de palais pastel, de cafés animés, et dominée par l’imposante Arena di Verona. L’espace est vibrant, à la fois décor de scène et lieu de rencontre, où histoire et vie moderne se croisent autour d’un spritz.
Pour les voyageurs en quête d’une expérience haut de gamme, la Piazza Bra propose bien plus qu’une simple promenade. Des guides privés peuvent dévoiler les couches d’histoire de la place, vous mener dans des cours cachées et partager des anecdotes absentes des guides classiques. Il existe aussi des circuits de luxe qui associent la place à des arrêts soigneusement choisis parmi les monuments les plus emblématiques de Vérone, le tout sans la cohue des grands groupes touristiques.
Commencer ici, c’est entrer à Vérone avec panache. La Piazza Bra donne le ton pour les jours à venir : audacieuse et majestueusement grandiose.
Depuis la Piazza Bra, votre prochaine étape est littéralement sous vos yeux. Quelques pas suffisent et boum, la voilà : l’Arena di Verona, un amphithéâtre romain qui divertit les foules depuis le Ier siècle. Oubliez les ruines croulantes reléguées en arrière-plan des selfies ; cette arène est vivante, accueillant encore concerts et opéras qui remplissent ses gradins, tout comme les combats de gladiateurs autrefois. Voilà ce qu’on appelle rester pertinent pendant 2 000 ans.
Et voici la partie la plus fascinante : l’Arène ne fait pas dans la discrétion. De jour, vous pouvez flâner sous ses arches monumentales et gravir les gradins pour profiter de vues panoramiques sur la ville. De nuit, elle se transforme en l’un des plus spectaculaires lieux de spectacle du monde. Si vous voyagez avec style, oubliez les sièges du haut. Des visites privées permettent d’obtenir une entrée anticipée, un accès aux coulisses et même des places premium convoitées pendant la saison estivale des opéras, lorsque Verdi et Puccini résonnent sous les étoiles. Ici, ce n’est pas « quand on est à Rome », mais bien « quand on est à Vérone, on élève l’expérience ».
Depuis l’Arène, comptez une dizaine de minutes de marche dans les ruelles pavées de Vérone avant d’atteindre votre prochain coup d’éclat : la Porta Borsari. À première vue, elle ressemble à un décor magnifiquement patiné, mais cette porte romaine se dresse ici depuis le Ier siècle. Elle a silencieusement accumulé 2 000 ans d’histoires pendant que tout le monde passait à toute vitesse. Deux niveaux de calcaire blanc, des fenêtres cintrées, des inscriptions : voici l’entrée VIP de Vérone.
Le nom « Borsari » vient des collecteurs d’impôts qui stationnaient ici, veillant à ce que les commerçants règlent leur dû avant d’entrer en ville. En d’autres termes, c’était le premier cordon de sécurité de Vérone, où seuls ceux qui pouvaient payer leur ticket d’entrée passaient. Pour une touche de luxe, réservez une visite privée qui couvre non seulement l’histoire, mais vous ouvre aussi les portes d’ateliers cachés où les plus belles pièces n’atteignent jamais les vitrines.
Depuis la Porta Borsari, dix minutes de marche suffisent pour rejoindre l’adresse la plus célèbre de Vérone : la Maison de Juliette. Oui, cette Juliette-là. La cour du XIVe siècle avec ses fenêtres gothiques et son balcon de pierre est devenue un lieu de pèlerinage pour les amoureux, les rêveurs et tous ceux qui ont dû réciter Shakespeare au lycée.
Que les Capulet y aient réellement vécu importe peu : le balcon a acquis le statut de célébrité, et comme toute star qui se respecte, il sait attirer les foules.
Mais au-delà du balcon, la maison elle-même mérite le détour. Restaurée au début du XXe siècle, elle présente des salles décorées de meubles et d’œuvres de la Renaissance, vous replongeant dans l’âge d’or de Vérone. Dans la cour, vous trouverez la statue de bronze légendaire de Juliette, dont le sein droit brille d’avoir été touché par d’innombrables mains en quête de « chance en amour ». Et puis il y a le charmant Juliet Club, qui reçoit chaque année des milliers de lettres adressées à Juliette. Oui, de vraies personnes écrivent à une héroïne fictive pour lui demander des conseils amoureux. Des bénévoles répondent réellement à ces missives, perpétuant ainsi l’une des traditions les plus tendres et humaines de Vérone.
À vous de choisir votre niveau d’indulgence. La plupart des visiteurs se contentent d’une photo rapide dans la cour, peut-être d’un geste de la main sur la statue pour la chance (oui, ça existe). Mais si vous voulez quelque chose de plus raffiné, des visites privées offrent une entrée exclusive anticipée, vous permettant de profiter du lieu avant l’afflux de visiteurs. À l’intérieur, vous découvrirez des salles d’époque et des expositions, sans oublier l’accès au célèbre balcon.
En quittant la Maison de Juliette, il suffit d’une courte promenade — cinq minutes tout au plus — pour que Vérone décide de monter le volume. Vous traversez des ruelles étroites, débouchez au soleil et soudain vous voilà sur la Piazza delle Erbe.
C’est la plus ancienne place de la ville et, soyons honnêtes, sa scène la plus théâtrale. Autrefois, c’était le Forum romain, où marchands négociaient, sénateurs complotaient et où les nouvelles circulaient plus vite que le courant du Tibre. Aujourd’hui, la place est un véritable kaléidoscope : façades ornées de fresques accrochées à des palais médiévaux, fontaine baroque coiffée de la Madonna Verona veillant d’un œil attentif, et la Torre dei Lamberti qui s’élance vers le ciel comme le point d’exclamation de Vérone. Des marchés débordent sur les pavés, avec des étals proposant de tout : des produits frais aux souvenirs insolites.
Depuis la Piazza delle Erbe, il suffit de deux minutes de marche en passant par l’Arco della Costa pour arriver sur la Piazza dei Signori.
Cette place a toujours été synonyme de pouvoir. S’y sont succédé seigneurs médiévaux, gouverneurs vénitiens et conseils civiques, chacun laissant son empreinte. Elle est encerclée de palais : l’imposant Palazzo della Ragione, jadis tribunal ; le Palazzo del Capitano, avec sa tour dominant l’horizon ; la Renaissance Loggia del Consiglio, où se réunissaient les décideurs publics ; et la Domus Nova, ancienne demeure des juges, avec sa façade frappante et ses récits cachés. Au centre, Dante trône en marbre de Carrare, érigé en 1865, rappel qu’un poète en exil a aussi besoin d’hôtes bienveillants. Vérone fut l’un de ses refuges.
Et voici comment en profiter pleinement : optez pour des visites privées qui s’attardent à l’intérieur des palais (lorsqu’ils sont ouverts) ou qui donnent accès à des recoins cachés. Vous y trouverez des cours, des salles ornées de fresques et des portiques que la plupart des visiteurs manquent.
Depuis la Piazza dei Signori, une minute de marche suffit pour que Vérone monte encore d’un cran dans le spectaculaire. Les Arche Scaligere surgissent tel un décor de pierre sorti d’un opéra médiéval. Imaginez des flèches, des dais, un style gothique exubérant, dressés comme des gardiens au-dessus des tombeaux de la famille Della Scala, autrefois toute-puissante à Vérone.
Les tombeaux eux-mêmes sont d’une extravagance assumée. Des dais gothiques s’élançant vers le ciel, des statues équestres campées comme des points d’orgue triomphants et des grilles de fer forgé qui ressemblent plus à des bijoux qu’à des clôtures. Chaque monument raconte une histoire de pouvoir, d’ambition et d’un soupçon de vanité — surtout celui de Cangrande Ier, dont le sarcophage trône au-dessus de la rue, comme s’il ne voulait jamais manquer le moindre ragot quotidien.
Quittez les ruelles étroites et marchez une dizaine de minutes vers l’ouest, et Vérone vous offre soudain un chef-d’œuvre de brique rouge qui semble sorti tout droit d’un carnet de croquis médiéval.
Le Ponte Scaligero, construit au XIVe siècle par Cangrande II della Scala, n’était pas un simple passage. C’était à la fois route de fuite et symbole de prestige. Mais aujourd’hui, il s’agit moins de fuir ses ennemis que de voler la vedette.
En le traversant, vous remarquerez ses murs crénelés : parfaits pour réveiller votre chevalier, poète ou stratège intérieur, selon l’humeur. Ses arches enjambent l’Adige, offrant des angles cinématographiques de la rivière et de la silhouette de la ville. Et voici le détail marquant : le pont fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, mais reconstruit pierre par pierre, un véritable coup d’éclat architectural qui affirme que Vérone ne se contente pas de se relever… elle le fait avec style.
En sortant du Ponte Scaligero, vous y êtes déjà. Castelvecchio, la forteresse médiévale de Vérone transformée en écrin d’art et d’histoire. Construite par la famille Scaliger au XIVᵉ siècle, elle fut tour à tour château, forteresse et manifeste de puissance. Aujourd’hui, grâce à la brillante restauration du XXᵉ siècle signée par l’architecte Carlo Scarpa, c’est l’un des musées les plus admirés d’Italie. Ici, tours gothiques et douves s’allient à des peintures de la Renaissance et à des sculptures romanes. C’est l’alliance ultime de l’acier et de la soie, de la guerre et de la beauté.
À l’intérieur, la collection se lit comme un « who’s who » de l’art italien : Pisanello, Mantegna, Bellini et Carpaccio ornent les galeries. En même temps, les armures et armes médiévales rappellent qu’il s’agissait avant tout d’un château conçu pour défendre. La scénographie de Scarpa fait du musée lui-même une partie de l’expérience. Passerelles aérées, verrières, perspectives soigneusement encadrées sur l’Adige transforment chaque détour en moment de contemplation. Même la lumière sur une statue semble calculée, comme si Scarpa voulait que vous vous arrêtiez, réfléchissiez et, peut-être, applaudissiez.
Pour clore la journée, direction le nord-est en longeant l’Adige pendant une quinzaine de minutes. Et vous voilà devant quelque chose d’encore plus ancien : le Teatro Romano, l’ancien théâtre en plein air de Vérone. Construit au Ier siècle avant J.-C., il précède l’Arène et offre une atmosphère plus intime.
Grimpez les gradins et vous découvrirez non seulement une vue splendide sur l’Adige et le Ponte Pietra, mais aussi la sensation que Vérone vous révèle une nouvelle facette. Le Musée archéologique, installé dans l’ancien couvent qui domine le théâtre, ajoute une dimension supplémentaire. Préparez-vous à admirer mosaïques, statues et fragments ayant jadis orné la scène même sur laquelle vous vous tenez. Au coucher du soleil, la lumière dorée sur les gradins de pierre transforme ces ruines en un amphithéâtre vivant, prêt à entrer en scène.
Et pour enrichir l’expérience : une visite guidée de 45 minutes qui ne se contente pas de vous montrer les arches et les gradins, mais raconte comment l’Arène a évolué à travers les siècles — des combats sanglants romains aux tournois médiévaux, en passant par les spectacles de la Renaissance. Vous monterez jusqu’au sommet pour profiter d’un panorama sur la Piazza Bra (et d’un parfait cliché), tout en écoutant des anecdotes que vous ne trouverez pas sur les panneaux.
Commencez le deuxième jour par une courte excursion en dehors du centre historique. Vous y trouverez la Basilique de San Zeno Maggiore, l’une des églises les plus aimées de la ville et un chef-d’œuvre de l’architecture romane. Les habitants l’appellent simplement « San Zeno », et ils la gardent tout près de leur cœur : c’est le lieu de repos du saint patron de Vérone et le décor d’une des légendes préférées d’Italie.
La façade, à elle seule, mérite l’arrêt. Chef-d’œuvre de l’art roman et symbole de l’attachement des Véronais, « San Zeno » reste l’une des églises les plus emblématiques de la ville. C’est le lieu de repos du saint patron de Vérone et le décor d’une des légendes les plus chéries d’Italie.
La crypte en dessous recèle une note romantique toute particulière. C’est ici que, selon la légende, les amants maudits de Shakespeare auraient été mariés. Vérone adore brouiller la frontière entre histoire et mythe, et San Zeno assume fièrement ce rôle.
Depuis la Basilique de San Zeno, il faut environ dix minutes de marche vers l’ouest pour atteindre l’un des trésors les plus sous-estimés de Vérone : la Porta Palio. Ce joyau est un arc triomphal en marbre, imposant et musclé, conçu par nul autre que Michele Sanmicheli, l’architecte du XVIᵉ siècle qui transforma les fortifications en véritables œuvres d’art.
Contrairement aux autres portes de la ville, la Porta Palio est une prouesse à six arches, mêlant grandeur classique et précision militaire. Son nom vient de la course de chevaux annuelle, le palio, qui traversait jadis cet endroit. Un rappel éclatant que Vérone a toujours su créer le spectacle. La symétrie est impressionnante, et si vous prenez du recul, la porte ressemble moins à une structure défensive qu’à la façade d’un palais à ciel ouvert.
Voici la touche haut de gamme : des promenades guidées privées mettent souvent en lumière la Porta Palio dans le cadre d’un itinéraire architectural consacré à Sanmicheli, reliant ses différentes œuvres à travers la ville. Certaines visites sur mesure proposent même un accès en coulisses ou des plongées techniques menées par des experts en ingénierie.
Traversez vers le côté est de Vérone et, en une vingtaine de minutes depuis Porta Palio (ou bien moins si vous êtes transporté en voiture à travers la ville), vous atteindrez les Giardini Giusti.
Ce joyau vert remonte au XVIᵉ siècle. Les jardins envoûtent les visiteurs depuis des siècles, y compris Mozart et Goethe, qui y ont flâné et en sont probablement repartis un peu plus poétiques qu’à leur arrivée.
Les jardins sont une véritable leçon de symétrie : haies taillées avec soin, allées bordées de cyprès, statues de marbre surgissant des recoins feuillus et terrasses dévoilant à chaque fois une nouvelle vue époustouflante sur la ville. Le niveau inférieur séduit avec ses fontaines et sculptures mythologiques, tandis que l’ascension vous récompense par des panoramas sur les toits de tuiles rouges de Vérone. Quant aux cyprès, fameux pour leur hauteur élancée, ils sont presque la signature du jardin, dressés comme une colonnade naturelle.
Depuis les Giardini Giusti, comptez environ dix minutes de marche en traversant l’Adige par le Ponte Nuovo, et vous arriverez à la Basilique de Santa Anastasia, la plus grande église de Vérone et un chef-d’œuvre gothique qui sait comment faire son entrée.
Construite par les Dominicains entre le XIIIᵉ et le XVᵉ siècle, Santa Anastasia est une étude du détail. L’intérieur est bordé de chapelles débordant d’art de la Renaissance, mais les véritables vedettes sont la fresque de Pisanello Saint Georges et la Princesse, délicate fusion de chevalerie et de couleur, et les deux bénitiers soutenus par des figures bossues, les gobbi, qui semblent porter leur fardeau depuis des siècles avec un humour discret. Les colonnes rosées, les sols rayés et les voûtes infiniment nervurées donnent à l’ensemble un rythme qui s’apparente davantage à de la musique qu’à de l’architecture.
Une courte promenade au nord de Santa Anastasia vous conduit à l’ancre spirituelle de Vérone : la Cathédrale de Santa Maria Matricolare, ou tout simplement la Cathédrale de Vérone. À première vue, sa façade romane peut sembler plus sobre que le gothique élancé de Santa Anastasia, mais ne vous y trompez pas, il s’agit bien du centre religieux de Vérone.
Poussez les portes et la cathédrale révèle sa personnalité en strates. De hautes arches gothiques s’élèvent au-dessus de vous, tandis qu’une lumière dorée se répand sur des chapelles riches en décorations de la Renaissance. La pièce maîtresse est l’Assomption de la Vierge de Titien, éclatante de couleurs et de mouvement dans l’espace de l’autel. Ce tableau incarne autant l’identité de la cathédrale que ses murs de pierre. Les sols de marbre, les colonnes rayées et les stalles du chœur finement sculptées reflètent tous l’amour de Vérone pour le rythme et la texture.
La cathédrale n’est pas seulement un édifice ; elle fait partie d’un complexe qui inclut le Baptistère de San Giovanni in Fonte, célèbre pour sa cuve baptismale octogonale taillée dans un seul bloc de marbre, et l’église de Sant’Elena, qui abrite des fragments des toutes premières basiliques chrétiennes de Vérone. Ensemble, ils racontent la longue histoire de foi, d’art et d’architecture de la ville.
Depuis la Cathédrale, traversez le Ponte Pietra, le plus vieux pont de Vérone, reconstruit pierre par pierre après la Seconde Guerre mondiale, et commencez l’ascension (ou prenez le funiculaire, si vous préférez l’élégance à l’effort) vers le Piazzale Castel San Pietro.
Bien que la forteresse elle-même ne soit pas ouverte au public, le piazzale est devenu l’endroit idéal pour embrasser Vérone d’un seul regard. La fin d’après-midi y est particulièrement magique. L’heure dorée transforme la rivière en bronze liquide et la ville en un décor digne de la Vérone de Shakespeare. Restez un peu plus longtemps et vous verrez la silhouette de la ville s’illuminer peu à peu, ses clochers brillant comme des bougies dans le crépuscule.
Les voyageurs en quête de luxe peuvent sublimer l’expérience avec un apéritif privé au coucher du soleil installé sur la terrasse, accompagné d’un verre d’Amarone et de spécialités locales. Certaines visites sur mesure associent aussi la montée en funiculaire à un concert en direct au sommet.
Après avoir contemplé Vérone d’en haut à Castel San Pietro, revenez au cœur de la ville pour une soirée au Teatro Filarmonico.
Le Filarmonico possède une histoire longue et dramatique. Construit au XVIIIᵉ siècle par l’Accademia Filarmonica (l’une des plus anciennes sociétés musicales au monde), il fut détruit lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale puis minutieusement reconstruit. Aujourd’hui, il accueille un riche programme d’opéras, de symphonies et de ballets. À l’intérieur, tout respire le luxe et le raffinement : rideaux de velours rouge, détails dorés et acoustique si limpide que chaque note semble écrite rien que pour vous.
Après une journée bien remplie à explorer les chefs-d’œuvre de Vérone, ralentissez le rythme avec une promenade vespérale le long de la Promenade de l’Adige.
Le chemin serpente entre cyprès, façades élégantes et quelques-uns des ponts les plus photogéniques de Vérone, du gracieux Ponte Pietra à l’imposant pont de Castelvecchio. Vous entendrez le doux murmure de l’eau, le bourdonnement lointain des conversations qui s’échappent des cafés en bord de rivière et, de temps à autre, la cloche d’une église qui ponctue l’air nocturne. C’est paisible, nonchalant et à mille lieues de l’agitation des piazzas en plein jour.
La touche de luxe prend ici la forme de balades privées en soirée le long du fleuve avec un guide local, accompagnées de dégustations de vins dans des énothèques cachées en chemin, ou même d’une balade en bateau privé sur l’Adige, où les lumières de la ville se reflètent dans l’eau pendant que vous sirotez un Amarone. Certaines visites sur mesure incluent aussi un photographe qui capture l’éclat doré de votre promenade afin que vous repartiez avec plus que des souvenirs. Terminer la deuxième journée ici, c’est la façon qu’a Vérone de vous dire « bonne nuit » avec douceur, élégance et juste ce qu’il faut d’étincelles.
Le troisième jour commence avec un trésor moins connu de Vérone, la Porta Leoni. C’est une porte romaine qui garde les lieux depuis le Ier siècle avant J.-C. Elle se tient là, tranquillement, à un coin de rue animé, mi-façade, mi-site archéologique, mais pleine d’attitude. Autrefois, c’était une imposante entrée à double arche, flanquée de tours ; aujourd’hui, c’est comme si Vérone vous faisait un clin d’œil en disant : « Tu vois ? J’étais déjà une grande dame bien avant que Shakespeare ne s’installe ici. »
Ce qui rend Porta Leoni si fascinante, c’est sa brutalité brute. Vous n’êtes pas face à un monument poli, enfermé derrière des cordons de velours ; vous contemplez des murs antiques qui percent encore sous les rues modernes, superposant des siècles d’histoire comme le cocktail géologique propre à Vérone.
Depuis Porta Leoni, une courte marche vous mène à l’un des joyaux les plus sous-estimés de Vérone : le Museo Lapidario Maffeiano. Ce musée, ouvert en 1738, peut se vanter d’être l’un des tout premiers musées publics d’Europe.
Le musée est entièrement consacré à la pierre, mais pas du genre ennuyeux. Ici, vous découvrirez des inscriptions romaines, étrusques et grecques, des stèles gravées, des sarcophages et des fragments retraçant comment les hommes vivaient, pleuraient et célébraient il y a des milliers d’années. Ce n’est pas qu’une simple collection : c’est en quelque sorte le fil d’actualité gravé dans la pierre de Vérone, figé dans le temps. À l’intérieur, vous trouverez des centaines d’inscriptions exposées dans des arcades et cloîtres lumineux, disposées avec la précision de l’ère des Lumières. C’est un peu comme pénétrer dans l’esprit d’un intellectuel du XVIIIᵉ siècle : ordonné, curieux et ambitieux. Certaines pièces portent même des dédicaces personnelles qui paraissent étonnamment humaines, rappelant que bien avant les hashtags, les gens gravaient déjà leur nom dans l’histoire.
Et pour ceux qui souhaitent une expérience plus luxueuse, pourquoi ne pas envisager une visite privée avec un historien de l’art ? Ces visites mettent souvent en lumière non seulement la collection du musée, mais aussi ses racines dans l’époque des Lumières. Certaines visites sur mesure intègrent même cet arrêt dans un parcours plus large autour de la « Vérone intellectuelle », avec accès privé aux archives ou échanges privilégiés avec des conservateurs contemporains.
Depuis le Lapidario, il faut environ dix minutes de marche vers Castelvecchio avant de tomber sur la célébrité de pierre de Vérone : l’Arco dei Gavi. Il fut construit au Ier siècle après J.-C. par la riche famille Gavia.
L’arche est une véritable leçon d’architecture romaine : colonnes corinthiennes, proportions nettes, et même une Méduse sculptée pour éloigner les mauvais esprits. C’est le genre de structure que les architectes de la Renaissance ont ensuite étudiée de manière obsessionnelle ; Palladio lui-même en a pris des notes. Au fil des siècles, elle a connu une véritable crise d’identité : intégrée aux fortifications de la ville, démontée par les troupes de Napoléon en 1805, puis enfin réassemblée dans les années 1930, comme le plus élégant puzzle du monde.
En quittant l’Arco dei Gavi, une promenade d’environ douze minutes à travers le centre historique de Vérone vous conduit devant le Palazzo della Ragione.
Cet édifice est depuis le Moyen Âge à la fois le cerveau et l’épine dorsale de la ville. Imaginez un hôtel de ville mêlé à un espace de co-working Renaissance, mais avec beaucoup plus de fresques et beaucoup moins de Wi-Fi. Construit au XIIᵉ siècle et remanié à plusieurs reprises au fil du temps, le Palazzo della Ragione conserve dans sa brique les multiples couches de l’histoire de Vérone. Son grand escalier, la Scala della Ragione, semble tout droit sorti d’un décor shakespearien. À l’intérieur, la Sala delle Capriate vole la vedette avec ses imposantes poutres en bois, un exploit d’ingénierie médiévale qui parvient à être à la fois rustique et majestueux. Aujourd’hui, le bâtiment sert aussi de lieu d’expositions, prouvant que l’histoire peut accueillir la modernité sans perdre son âme.
Et si vous ne vous contentez pas du simple parcours touristique, voici la touche de luxe : un accès privé guidé peut vous emmener au-delà de la surface, en tissant des récits d’intrigues civiques, de droit médiéval et de mécénat artistique. Certaines visites sur mesure relient le Palazzo à des joyaux voisins comme la Piazza delle Erbe et la Torre dei Lamberti, vous offrant un aperçu privilégié du cœur civique et culturel de Vérone.
Depuis le Palazzo della Ragione, il suffit d’une minute de marche pour rejoindre la Torre dei Lamberti. C’est une tour médiévale qui domine la Piazza delle Erbe et qui vous invite littéralement à lever les yeux. Avec ses 84 mètres de hauteur, c’est la plus grande tour historique de Vérone, une sentinelle qui veille sur la ville depuis le XIIᵉ siècle.
La construction a commencé vers 1172, et la tour a connu son lot de tempêtes, au sens propre. La foudre l’a frappée en 1403, détruisant son sommet, et les restaurations menées entre 1448 et 1464 lui ont rendu sa hauteur, ajoutant le beffroi octogonal. Le mélange de tuf, de brique et plus tard de marbre illustre les couches de l’histoire : chaque époque y a laissé son empreinte. Vous pouvez atteindre le sommet en gravissant 368 marches ou en utilisant l’ascenseur. Une fois là-haut, une vue panoramique à 360° s’offre à vous : toits de tuiles rouges, ruelles sinueuses de la vieille ville, Piazza delle Erbe et Piazza dei Signori déployées à vos pieds, et l’Adige qui serpente à travers Vérone. Par temps clair, on aperçoit même au loin les Monti Lessini.
Depuis les hauteurs de la Torre dei Lamberti, une douce promenade d’une dizaine de minutes dans les rues sinueuses de Vérone vous mène à votre grand final : le Ponte Pietra. Et franchement, existe-t-il une sortie plus poétique qu’un pont qui a vu la ville traverser plus de deux millénaires de triomphes, de tragédies et de renaissances ?
Le soir venu, le pont se métamorphose. L’Adige coule en dessous tel du bronze liquide, les collines du Castel San Pietro se dressent au loin, et la silhouette de Vérone s’illumine d’une lumière que les cinéastes passent leur carrière à tenter de recréer. Si vous restez immobile un instant, vous sentirez la ville respirer plus doucement, plus lentement, plus délicatement. C’est Vérone qui vous dit adieu, mais à l’italienne, où même les adieux se parent de beauté. Terminer votre voyage ici semble tout simplement juste.
Vous avez déjà flâné dans les arènes, effleuré les murs du balcon et trinqué au bord de l’Adige. Mais Vérone ? Oh non, elle n’en a pas fini avec vous. Parlons de ces lieux qui vous éloignent de la « liste classique » et vous entraînent vers des expériences qui donnent l’impression que Vérone a déroulé son tapis de velours rien que pour vous.
Alors, voilà le topo : Vérone n’est pas seulement le terrain de jeu de Shakespeare ou un amphithéâtre romain aux acoustiques dignes des plus grands. C’est aussi un point de départ incroyablement bien situé. Venise ? À peine une heure. Le lac de Garde ? Moins de 30 minutes. La région viticole de Valpolicella ? Presque la porte d’à côté. En d’autres termes, Vérone, c’est ce·tte ami·e qui ne se contente pas d’organiser la fête, mais qui sait aussi exactement où se déroule l’after. Attachez vos ceintures, voici où Vérone vous laisse faire l’école buissonnière avec style :
Vérone n’est pas seulement réservée aux amoureux maudits ou aux connaisseurs de vin. Cette ville sait aussi comment divertir les petits explorateurs. Entre musées interactifs, parcs verdoyants et recoins historiques insolites, Vérone est en réalité un immense terrain de jeu, pavé de galets et chargé d’histoire.
Vérone a son opéra, sa romance et ses amphithéâtres romains, mais elle sait aussi offrir une partie de golf mémorable. C’est l’un de ces endroits où l’on peut passer la matinée à taper des balles entouré de collines bordées de cyprès et l’après-midi à siroter un verre d’Amarone dans une villa. Voici les parcours où les fairways rencontrent la dolce vita.
Clarifions d’emblée : Vérone n’a pas de véritable hippodrome traditionnel où l’on peut parier sur les chevaux ou regarder des pur-sang filer droit vers la ligne d’arrivée. Ce n’est tout simplement pas son univers. En revanche, Vérone possède une forte culture équestre. Pensez moins aux lignes droites et davantage à une mise en scène festive et spectaculaire.
Vérone est un véritable terrain de jeu pour les papilles, où les chefs étoilés Michelin transforment la gastronomie en art. Que vous soyez un fin gourmet en quête d’expériences ou simplement un épicurien amoureux de l’excellence, ces restaurants rendront votre séjour inoubliable.
Tous les repas inoubliables n’ont pas besoin d’une constellation d’étoiles ; parfois, il suffit de passion, d’héritage et d’un vrai sens des saveurs. Vérone regorge de restaurants qui vous emmènent des grands classiques italiens grillés aux épices péruviennes en passant par des currys indiens qui chantent. Voici une sélection de tables qui rendent la scène culinaire véronaise aussi vibrante que ses piazzas.
Le jour, Vérone c’est Shakespeare, des piazzas et des ruines romaines. Mais quand le soleil se couche et que les rues s’illuminent sous les réverbères, la ville passe du romantique à l’électrique. Vérone n’est pas seulement un lieu d’opéra et de vin : sa vie nocturne est un cocktail de créations artisanales, de pépites cachées et de repaires tardifs qui savent faire durer la fête.
Ici, le café est moins une boisson qu’un rituel : des expressos avalés rapidement au comptoir, de longs après-midis accompagnés de cappuccinos et de pâtisseries capables de convaincre n’importe qui que le bonheur se saupoudre de sucre. Que vous cherchiez un latte digne d’Instagram, un café séculaire débordant de charme ou simplement un coin douillet pour observer les passants, la scène caféinée de Vérone a toujours une table qui vous attend.
Si Roméo et Juliette nous ont appris quelque chose, c’est bien que le timing fait toute la différence.
Et quand il s’agit de Vérone, choisir la bonne saison peut transformer une idylle envoûtante… ou, à l’inverse, en une lutte contre la chaleur en train de faire fondre votre gelato.
À Vérone, la saison qui vole vraiment la vedette, c’est le printemps. D’avril à juin, la ville s’anime comme si elle revêtait son plus beau costume rien que pour vous. La glycine grimpe sur les arches de pierre, les cafés débordent sur les piazzas baignées de soleil, et l’Adige scintille de ce doré unique au printemps italien. La météo est idéale : assez douce pour savourer un spritz à la Piazza delle Erbe, mais encore fraîche pour flâner sur les pavés sans se transformer en flaque de regrets. C’est aussi le moment où l’Arena s’apprête à lancer sa saison d’opéra mondialement célèbre. Imaginez-vous sous les étoiles, dans un amphithéâtre romain plus ancien que Shakespeare lui-même, tandis que les notes de Verdi s’élèvent dans la nuit… Ce n’est pas seulement une soirée, c’est Vérone qui vous fait une déclaration d’amour théâtrale. Et croyez-moi, ça marche bien mieux qu’une scène de balcon.
Le printemps signifie aussi moins de foules qu’en plein été. Vous aurez plus d’espace pour respirer dans la cour de Juliette, plus de temps pour contempler les basiliques, et moins d’attente pour obtenir votre gelato (et soyons honnêtes : la glace, c’est une priorité). Ajoutez à cela des escapades vers le lac de Garde tout proche ou les vignobles ondulants de Valpolicella, où le vert renaissant du printemps compose un décor parfait, et vous obtenez une saison qui allie culture, confort et une touche de luxe.
Alors oui, Vérone est toujours belle. Mais le printemps ? Le printemps, c’est le moment où la ville flirte avec vous sans retenue. C’est la romance sans le drame, avec juste assez de magie pour vous faire croire que Juliette est peut-être encore là-haut, sur son balcon. Au printemps, Vérone vous emporte littéralement.